Expédition dans les bas fonds.

Ariana sourit en l'entendant rire. Visiblement cela lui faisait très plaisir, mais sa mine se défit aussi rapidement que la sienne. La jeune femme détourna les yeux et s'assit brusquement dans le lit. Sa dernière tirade mettait étrangement une distance entre eux. Merci? Merci?! Il pensait à quoi? Qu'elle était une sorte de poupée humaine qu'on pouvait utiliser pour baiser un bon coup et mettre de côté après? Elle acquiesça. Oui, oui, elle avait aimé aussi... juste pas de la même manière. Mais dans le fond, elle s'était attendue à quoi? C'était tellement bizarre. Il disait que cela comptait pour lui, mais ça ressemblait plus à des mots de gars qui se donne conscience après avoir utilisé une fille naïve pour se vide. Génial. Just great! Elle repoussa ses cheveux à l'arrière et elle se laissa glisser hors du lit. Avec des gestes plein de précaution, elle retrouva sa robe d'hôpital. Inconsciemment, elle se mit à chantonner tout bas, avec des mots à peine audibles.

« La foudre chante ta descente
Blottie contre ma vie
Ton rire résonne et puis s'enfuit
Je crois qu'il est trop tard
Pour te dire que ça fait mal
Mon coeur n'est plus comme avant
Car il s'endort tout doucement... »

Elle enfila la robe. Elle l'ajusta comme si cela pouvait rendre la tenue mieux.

« Si l'on me perd
Sache que je serai la tienne
Et au creux de ses bras
La mort nous bercera... »

Elle resta de longues secondes immobile, dos à lui puis se retourna.

« Tu as ce que tu veux... Tu veux quelque chose avant que je sorte? Morphine? Tu veux que je vérifie si ta plaie est correcte? »

Elle s'approcha du lit, consciente qu'elle devait paraître angoissée. Elle sentait aussi une espèce de faiblesse qui ne lui disait rien qui vaille. D'une certaine manière, elle savait que son corps luttait contre la mutation. Elle devait sortir avant que William ne la voit dans cet état. elle écrasa la goutte de sueur qui partait de sa tempe. Fièvre et délires seraient au rendez-vous.

Aussitôt que l'infirmière se leva de son lit sans rien dire, l'aire paisible de William se changea aussitôt en aire intrigué, voir même inquiet. Il avait remarquer que quelque chose l'avait contrarié, mais l'agent de l'inquisition ne sût quoi exactement. Il essaya de capter les paroles qu'Ariana chantait, mais sans succès.

- Non... Je vais bien... Mais toi parcontre, t'as pas l'aire d'allez.

Lui répondit-il imédiatement. Par la suite, William se leva du lit d'hôpital et posa ses mains sur les épaules de la jeune fille.

- Qu'est ce qui ne va pas?

Lui demanda-t-il en lui lancant un regard remplis d'inquiétude.

Ariana leva les yeux vers lui et ouvrit la bouche pour protester en le voyant se lever. Or, seul un soupir pu franchir ses lèvres en sentant ses mains se poser sur ses épaules. Elle porta les doigts à sa tempe en jetant un regard vers un point imaginaire. Elle secoua la tête.

« Non, ça va. Je suis juste fatiguée. »

Elle ferma les yeux et fronça les sourcils. Son ventre commençait à émettre une douleur flamboyante. Elle serra les lèvres sur la plainte que son corps désirait extérioriser. Elle sentie son front se perler. Sa peau était soudainement brûlante. Un frisson la parcourut. Ses paupières se soulevèrent et elle força un sourire en cherchant le regard de William. Ariana respirait fort. Elle se serra contre lui. Chaque fois qu'elle se retrouvait dans cet état peu plaisant, elle avait l'impression de redevenir une petite fille apeurée, celle qui avait perdu brusquement son père. Elle murmura :

« Mon corps combat... Reste avec moi. Ça me terrifie. J'ai peur de perdre, parfois. »

La blonde était devenue blême et elle avait du mal à tenir debout ce qui faisait en sorte qu'elle ne s'accrochait que deux fois plus fort à l'exécuteur.

William paru désemparé, confu de ce qui ce passait. Il retint l'infirmirmière de ses bras pouréviter qu'elle ne s'écroule au sol. Il ne put s'empêcher de relâcher un profnd juron. Son premier réflexe était de la déposer sur le lit et d'allez chercher de l'aide, mais sa douce lui demanda alors de rester au près d'elle. Et sachant comment était l'exécuteur, il ne pouvait désobéhir à un ordre.

William la souleva alors du sol et fit pivoter son corps pour qu'il puisse la porter dans ses bras. Il regarda alors Ariana avec un regard remplis d'inquiétude.

- Continu de combattre, reste avec moi. Je vais te trouver de l'aide.

Aussitôt dit, l'agent de l'inquisition se mis à courir hors de la chambre et traversa les corridos à toute vitesse. L'infirmière pouvait voir les lumière défiler au dessu de sa tête. Le parcours continua jusqu'à ce que William trouva enfin un docteur. Celui-ci les amena dans une pièce où la jeune fille fut déposé sur un lit. L'exécuteur tenait sa main pendant que le docteur déclara l'état d'alerte et que la salle se remplis du personnel habillé en blanc.

« J'irai bien, William. J'irai bien. »

Ariana respirait difficilement. Le médecin lui jeta un coup d'oeil inquiet. La blonde lui rendit un regard torve. Il voulu mettre une lumière dans ses yeux, mais elle repoussa sa main.

« T'es con ou quoi? »

« Laissez-moi faire. »

« Non. Tu sais rien, toi. Donne-moi de l'anteméthaline avant que je délire encore. 20 milligrammes. Grouille! »

Il était trop surpris pour s'opposer. Ariana se tordait sur le lit en attendant, souffrant d'une douleur lancinante dans son ventre. Comme si on avait mit le feu à ses entrailles. Le médecin revint quelques secondes plus tard avec une seringue. Il prit son bras et y plongea l'aiguille sans cérémonie.

« Ah! Salaud! T'aurais pu y aller doucement au moins. Ta maman t'a jamais dit d'être doux avec les filles? Tsss... »

« Je sais que c'est la souffrance qui parle. Aria, tu dois... »

« M'appelle pas Aria. J'suis pas ton amie. »

« Mademoiselle Dubé, vous devez cesser de vous agiter. »

Ariana passa une main sur son front en fermant les yeux juste avant de les rouvrir sur William. Elle eût un vague sourire à son égard.

« Fait pas cette tête là. Les gens vont s'imaginer des trucs... »

Elle aurait sûrement rit, mais seul son sourire s'agrandit un peu plus. Son souffle s'amplifia et son regard vacilla. Le médecin promena son regard de l'assassin à la petite infirmière pour revenir sur l'exécuteur puis sur elle. La tête d'Ariana retomba sur le côté et ses yeux se fermèrent. Sa respiration ne s'entendit plus après un soupir. Le médecin appliqua les doigts sur sa carotide et resta immobile de longue seconde, se repositionnant à plusieurs reprises tandis que les infirmières branchaient la blonde au électrocardiogramme, au soluté, etc.

« Merde! Faut la stabiliser... De l'oxygène! Vite! »

Un masque s'installa sur le visage de la jeune femme dans l'instant. Ses signes vitaux descendaient. Le médecin ouvrit le dossier d'Ariana et le parcourut rapidement des yeux. Les doigts de la blonde se serrèrent sur ceux de l'exécuteur. L'équipe médical se tourna vers le docteur qui jeta un coup d'oeil à l'agent.

« Sortez. Vous allez nous nuire ici. »

La main d'Ariana se resserra imperceptiblement, il semblait. Elle était d'avis contraire.

« Préparez-la pour le bloc. On l'emmène. »

Soudainement, Ariana sentait la main de l'exécuteur relâcer la sienne soudainement, comme s'il venait de la laissez tomber d'un ravin. Elle entandi alors des protestations se lever, suivit de cris et de menaces de mort. La jeune infirmière sentie alors son corps se faire lever pour être transporté ailleur. Mais déjà là, les drogues, mélangé à la fatigue, eurent raison de son état de conscience. Elle tomba dans un someil profond, noir, sans rêves ni sensations.

Quand elle repris conscience, elle pouvait entandre les échos de l'électrocardiogramme résonner dans toute la pièce sous forme de «bip» à interval régulier. Mais elle pouvait aussi entandre un homme fredoner une chanson à voie basse. Cela sonnait comme une mélodie venu d'un autre temps où les jours étaient meilleurs, une mélodie inconnu et pourtant familiaire à la fois.

Quand l'infirmière réouvrit les yeux, elle se retroua dans une chambre d'hôpital qu'elle n'avait jamais vue avant. Elle était complètement entouré de machines et d'équipement médical. Puis, Ariana remarqua le haut inquisiteur assis dans un coin en train de lire un livre de poche. Matiel releva alorsla tête et referma son livre avant de le ranger.

- Enfin réveillé...

Lui déclara-t-il.

Matiel se leva tranquilemet de sa chaise et alla se raporcher de l'infirmière qui venait à peine de se réveiller.

- Une question à la fois. Ça fait 36 heures que tu es resté inconsiente, on est encore dans le même hôpital, juste dans une salle différente dédié pour les états critiques. Pour ce qui est de William...

Le haut inquisiteur marqua une pause, cherchant la meilleur façon de décrir la situation.

- Quand je suis arrivé, il était en train de menacer un docteur qui l'avait forcé à sortir avec un scalpel sous la gorge. Disons que c'était une bonne chose que j'ai intervenu. Je lui ai ordonner de rester sur son lit d'hôpital, ce qu'il a fait... Mais non avec plaisir, ça je pouvais le sentir. J'ai aussi poster deux agents à sa porte, mais le connaissant, s'il veut sortir, ça ne sera pas un problème pour lui. Je lui ai demandé à mainte reprises ce qui lui avait pris, mais la seul réponse que j'a eu le droit était: comment va Ariana? William refuse de manger, refuse de dormir et ne pense qu'à toi. Je me suis dit que tu pourrais me donner des explications?

Ariana parut perturbée. 36 heures. Une journée et demie. Elle n'avait aucun souvenir de tout ce temps, mais le pire fut d'entendre la révolte de William contre l'équipe médical. Elle se mordit la lèvre inférieure en baissant les yeux. Le souvenir de ses doigts sur sa peau était, lui, très vivace. Elle écouta le récit avec un air inquiet. À la fin, elle soupira et reposa la tête sur l'oreiller.

Il lui demandait des explications à elle. C'est sûr que ce serait plus facile que de demander à William qui ne savait pas encore admettre l'évidence. Elle ne savait même pas s'il avait le droit de ressentir ce genre de chose. Après tout, on l'avait entraîné pour être un tueur sans émotion, non?

« C'est à lui de justifier ses actions, Matiel, pas à moi. Il est tout simplement peut-être moins docile que ce tu crois. Tu t'es radouci. Il est ton agent le plus fidèle, faut croire que ça a eu de l'effet sur lui peut-être. Je sais pas. Et puis, il s'est pris une balle pour moi... Il trouverait sûrement ça con que je meurs quand même. »

Gros mensonge. Elle savait, mais il avait pas besoin de savoir. Elle s'imaginait mal lui dire : Ouais, bah on a fait l'amour sur son lit d'hôpital et je pense que ça a réveillé des choses en lui.

« Tu devrais peut-être lui faire parvenir des nouvelles pour qu'il se remette à manger avant qu'il crève de faim. Je n'ai rien contre l'idée qu'il vienne me voir non plus. Ce serait bon pour lui, je pense. Je veux pas qu'il souffre à cause de moi. »

Ariana n'allait quand même pas admettre qu'elle voulait le voir elle aussi. Qu'elle voulait savoir ce qu'elle ressentirait en le voyant maintenant qu'elle allait mieux et que du temps s'était passé. Pour changer de sujet, elle demanda en enlevant son soluté et tout ce qui la reliait à des machines ;

« Les mutations sont purgées j'imagine. Ils m'ont ouverts finalement? Je sais qu'ils voulaient m'opérer, mais... Je sais plus ensuite. »

Le haut inquisiteur fronça de plus en plus ses sourcis à chaque phrase qu'Ariana utilisait pour expliquer la situation, montrant clairement dans son regard qu'il n'était pas satisfait de cette réponse. Matiel s'avança encore de quelques pas pour racourcir la distance les séparants.

- Moin docile? William c'est pris une balle à a place. Par la suite, tu as insisté pour obtenir une permission spécial afin d'allez le voir dans sa chambre. Finalement, j'aprends que tu as eu une crise spontané dans sa chambre et je retrouve mon exécuteur en train de combattre pour éviter de sortir. Mais apparament, y'a aucuns liens à faire dans cette histoire.

Soudainement, Matiel ferma les yeux et relâcha un profond soupir de découragement. Ils les réouvra ensuite pour regarder la jeune fille d'un regard neutre.

- Laisse tombé, j'ai eu ma dose de mesonge aujourd'hui. J'espère juste que tu sais dans quoi tu t'embarques. William n'est pas un être « ordinaire». Il ne l'était pas quand il était jeune et qu'on l'a trouver, il ne l'ai pas plus aujourd'hui. Son esprit a été brisé en mille morceau et son âme sera pour toujours tourmenté. Sachant qu'il n'arriverait jamais à intégrer la société, il a fallut l'en couper. Ça va maintenant faire 12 ans qu'il tue pour moi et je ne vais pas arrêter de lui demander de tuer pour toi. Tu comprends.

Il posa cette queston non pas comme un inquisiteur qui voulait montrer son autorité, mais plus comme un proche qui voulait expliquer la situation.

Ariana le toisait fièrement. Elle sentie sa gorge se nouer en entendant un fragment de l'histoire de son amant. Elle essaya de n'en rien montrer, mais Matiel connaissait trop bien sa nature sensible pour ignorer les effets qu'auraient ce dévoilement sur elle. La jeune femme ferma les yeux et les rouvrit sur ses doigts qu'elle tordait nerveusement.

« Il m'aime, Matiel. Je ne sais pas comment ni pourquoi. Il ne sait pas comment nommer ce sentiment, mais il le ressent, et je sais le reconnaître en lui. Il m'aime. C'est pour cela qu'il s'est pris une balle pour moi. Je voulais savoir pourquoi, et il a juste envie qu'il ne m'arrive rien de mal. J'ignore ce qu'il a de si spécial, et je m'en fiche bien. Il reste un être vivant comme toi et moi. C'est tout ce qui m'importe pour le moment. »

Bon voilà. La blonde avait déclaré tout cela d'une voix douce, un peu comme une maman qui explique à son enfant que son petit animal de compagnie est mort et mieux ailleurs maintenant. Elle ne voulait surtout pas que l'Inquisiteur se fâche contre son amant. Après tout, il n'avait pas demandé à ressentir cela.

« Pour ce qui est de tuer... »

Son ton se durcit un peu.

« Il tuera s'il en a envie. Ni toi ni moi n'avons le droit de le forcer dans un sens ou dans l'autre. Maintenant, s'il-te-plaît, fait en sorte qu'il mange et qu'il se repose. »

- Ariana...

Soupira Matiel en s'assoyant sur le lit d'hôpital, juste à côté d'elle. Il mit alors la paume de sa main sur la sienne. L'inquisiteur prit alors le même ton de voie qu'avait utiliser la jeune femme, un peu comme s'il voulait l'imiter.

- Willam n'es justement pas un être comme toi et moi. Il ne peut pas se permettre d'aimer, littéralement. Sinon, de graves conséquences sur sa personnalité pourrait s'en suivre. Et ça n'a rien à voir avec la valeur qu'il a à mes yeux, ça va bien au delà de ça.

Il marqua une pause pour s'assurer de ne pas en dire plus, de ne pas dévoiler quoique ce soit qui pourrait être comprometteur.

- Enfin, rapelle toi que vous venez de commencer cette relation. T'as encore la possibilité d'arrêter ça là avant que ça l'aille plus loin. Prendle temps d'y réfléchir.

L'inquisiteur enleva soudainement sa main et se releva du lit.

- Je vais allez le voir et lui dire que tu vas bien, ça devrait l'aider à trouver le repos.

Sur cette déclaration, Matiel se dirigea vers la porte de sortie.

Ariana fut choquée de l'entendre dire que l'exécuteur ne pouvait pas aimer. Que c'était même dangereux pour lui. La jeune femme détourna les yeux, bouleversée en imaginant les pires scénarios. Vraiment. Que les hommes les plus complexes qui croisaient son chemin. Elle ne broncha pas quand il prit sa main, pas plus que quand il la relâcha et qu'il se leva. Ce n'est que quand il ouvrit la porte qu'elle tourna des yeux remplis autant de dépit que de larmes.

« Ce monde est trop pourri pour quelle que relation que ce soit de toute manière. Il n'y a pas d'amour, pas d'amitié. Pas de Dieu, de Diable, d'anges ou de démons. Il ne reste que la décadence et la folie destructrice. J'espère que ce foutu district sautera, que la coupure soit nette et précise. Sans plus aucune souffrance pour les pauvres gens qui rampent dehors. Il ne pourra jamais y avoir quoique ce soit entre William et moi pour ces raisons ; parce que de toute manière, il n'y a rien de bon ici. »

Ariana fit signe à Matiel de sortir tandis qu'elle faisait redescendre son lit comme pour s'étendre et dormir. La jeune femme se tourna sur le côté pour dormir. Du moins, c'était ce qu'elle voulait faire croire. Elle attendit que l'inquisiteur soit sorti depuis deux minutes au moins avant de bouger de nouveau. Elle se leva et mis la chambre sans dessus dessous. Elle parvint à trouver de quoi s'habiller et se changea prestement. Son chemisier était foutu alors elle garderait la robe d'hôpital qu'elle enfonça dans son jeans avant d'enfiler sa veste.

La blonde coiffa sommairement ses cheveux et sortie de la chambre, mine de rien. Elle prit un peu plus d'assurance à chaque pas qu'elle faisait. Son regard consulta brièvement un plan de l'hôpital. Elle prit les escaliers plutôt que l'ascenseur. Deux étages plus bas, elle savait que se trouvait la sortie et qu'elle serait enfin libre de rentrer chez elle. Ariana pénétra dans le couloir. Elle n'attirait que peu l'attention. Le tout c'était d'avoir l'air détendue, cool. La porte était juste là. Elle allait la franchir.